[Tribune] La micro-épargne digitale a besoin d’une trajectoire claire pour dynamiser les économies africaines

Par Valens Kimenyi (Banque Nationale du Rwanda), Uzoma Dozie (Sparkle), Osamudiame Adams (Mazars), Karan Bhalla (AiVantage Inc.), Joshua Chibueze (Piggyvest) et Jean Yenga (Visa)
Le président kenyan William Ruto a récemment appelé à promouvoir la culture de l’épargne en Afrique pour renforcer les économies. Les membres de l’AFIS soulignent que le continent ne peut avancer sur cette voie qu’avec des actions concertées pour soutenir les fintechs spécialisées dans la micro-épargne digitale.
Avec certains dispositifs, les gouvernements peuvent encourager l’épargne des groupes à faibles revenus. Au Rwanda par exemple, le programme d’épargne volontaire Ejo Heza en partenariat avec MTN, Airtel, Mobicash et la Banque de Kigali compte 2,8 millions d’abonnés actifs. Ces initiatives subventionnées par les Etats ne sont toutefois pas viables à long terme et le secteur privé doit faire preuve d’innovation pour alléger la pression sur les finances publiques.
Le mobile money, qui a séduit 33 % des plus de dix-huit ans en Afrique subsaharienne, a ouvert la voie au développement de solutions d’épargne digitale innovantes dans les fintechs. Malgré leurs avantages économiques considérables, les options restent toutefois peu nombreuses et celles qui existent peinent à atteindre une masse critique d’utilisateurs.
L’épargne digitale est pourtant cruciale : elle aide les particuliers à prouver leur solvabilité en vue d’une demande de prêt, encourage l’augmentation des dépenses de consommation et conduit à l’investissement. Les dépôts des clients peuvent être mobilisés pour élargir le crédit aux entreprises locales et investir dans des titres d’État, des obligations d’entreprises ou des fonds de pension afin de soutenir la croissance économique.
Un effort combiné des gouvernements, des régulateurs, des fintechs et des institutions financières traditionnelles est nécessaire pour promouvoir l’adoption de l’épargne digitale, protéger les dépôts des clients et canaliser les capitaux au profit d’un développement à échelle nationale.
- L’IMPORTANCE DU FACTEUR DÉMOGRAPHIQUE
- MOBILISER LES GROUPES D’ÉPARGNE INFORMELS
- LA SIMPLICITÉ D’UTILISATION, VECTEUR DE CONFIANCE
- FACE À LA VOLATILITÉ DES MONNAIES, DES ACTIFS TOKENISÉS ET UN FINANCEMENT PAR LES BANQUES COMMERCIALES
- DÉVELOPPER UNE ÉDUCATION FINANCIÈRE DIGITALE
- LA NÉCESSITÉ D’UN CADRE RÉGLEMENTAIRE ADAPTÉ
- DE L’ÉPARGNE A L’INVESTISSEMENT